Plus loin que dans mes rêves ...

Les mains sur ses genoux et les pieds dans le lac, Heidi soupira. Elle devait se détendre. Oublier le boulot, les impayés, les ragots, les connards … tout … Tout ? Non. Elle repensait a son mari, son cher mari, son homme… Lukas lui manquait terriblement. La démone sorti ses pies de l’eau et les essuya avant de remettre ses escarpins. Tout violeur ou vampire assoiffé de sexe ou de sang avait devant les yeux un superbe spécimen féminin mais malgré tout, une démone et une femme d’affaire plus féroce que la plus parts de ses employés masculin.

Chaque jour était une bataille incessante, des combats politique, des joutes verbale et des claquages de portes brutaux. On disait d’Adelheid qu’elle était le pire prédateur que le monde de la finance avait crée. Et dire qu’elle était partie de rien. Elle avait reprise l’entreprise de son amour, mais elle avait toujours été bonne en mathématiques. La démone avait doublé le chiffre d’affaire de son entreprise en un temps record, avait amélioré les turbines et la mécanique et réussissait avec brio le travail qu’on attendait d’elle. Le clan de son mari avait bien essayé de lui reprendre Electydro … mais les chiffres étaient la et le conseil générale avait décidé de garder Heidi a la tête de la multinational.

Heidi se coucha dans l’herbe et observa le ciel et les nuages … Elle essayait de se détendre de ne plus penser a rien. La ‘jeune’ femme regarda son alliance et soupira avant d’essuyer une larme coulant le long de sa joue. Elle ne pouvait pas se faire à l’idée que Lukas était surement mort et qu’il ne rentrerait certainement jamais. Non ! Sans corps et sans preuves elle ne l’avouerait pas …

Adelheid se releva et regarda l’arbre à sa gauche. Elle s’avança et posa sa main sur l’écorce … cet arbre avait une histoire, un passé commun. Sous cette arbre elle et son mari avait passé beaucoup de temps … Il devait avoir bien 800 ans. Cette arbre avait vécu ses premières en gueulades, ses première pleures et aussi son premier baisé. L’arbre portait aussi leurs initiales gravé le jour de leur mariage … Contre la volonté de Lukas, mais au final il l’avait tout de même fait … Un peu de romantisme ne le tuerai pas avait prétexté la jeune femme aux yeux de chat.

Heidi passa une main dans ses cheveux d’un couleur s’approchant de la couleur d’une aubergine. Adel disait qu’ils étaient mauve et point final … le coiffeur, lui, n’était pas totalement d’accorde avec elle mais il n’osait plus la contredire de peur de finir paralysé.

« Tu me manques » souffla la femme.

Une seconde larme roula sur la peau couleur noisette. Son poing rencontra l’écorce de l’arbre avec brutalité et le sang coula dans les rainures de l’écorce comme les larmes sur les joues d’Heidi. Elle n’avait plus la force. Elle avait tant besoin de lui ….

Lukas était épuisé.

Non, il était plus qu'épuisé. Il était rompu, brisé. Plus que l'ombre de ce qu'il avait été. Si ce n'avait été de son physique, personne ne l'aurait jamais reconnu. Lui, l'homme d'affaire sombre, glacial, impitoyable et renfermé...Toujours chic, droit, autoritaire...Maintenant, il n'était plus qu'une loque humaine.

Depuis des années et des années et des années...Plus qu'il ne pourrait en compter...En fait, il avait perdu complètement la notion du temps. Combien d'années avaient passé? Dix? Cent? Aucune idée. Quand la souffrance vous submerge, plus rien ne compte. Et pour souffrir, il avait souffert...

Car il y avait bien longtemps, alors qu'il se rendait à son travail comme d'habitude, on l'avait attaqué. Lâchement, à dix contre un. Et pas n'importe qui: des démons, de sa propre famille. Il avait toujours gêné...Et maintenant, il allait payer. Et il avait payé comme personne n,avait payé auparavant...

Ses ennemis s'étaient montrés d'une cruauté inimaginable. Chaque jour, ils le torturaient sauvagement, l'électrocutaient, le battaient, le fouettaient, le noyaient, l'affamaient, l'assoiffaient...Et bien d'autres choses horribles encore. À la fin de la journée, ils lui faisaient boire une substance qui le faisait se régénérer complètement. Ainsi, son corps ne portait aucune marque et il ne risquait pas de mourir, ils pouvaient donc recommencer leurs tortures jour après jour. Et ce n'était pas tout...Aux atroces tortures physiques s'ajoutaient les tortures mentales. Ils le droguaient et lui faisaient voir des images...Des images...

Parfois, c'était le corps de sa femme, torturé et en sang, qu'ils lui faisaient voir. D'autres fois, c'était sa femme en pleine extase avec un autre homme, se moquant de lui...Et il ne savait jamais ce qui était la vérité. Était-elle morte? Se faisait-elle torturer elle aussi? L'avait-elle remplacé?

Au début, bien sûr, il résistait. Il avait confiance en sa femme. Mais, jour après jour, année après année...Son esprit le quitta. Il devint fou sous toutes les tortures et les supplices qu'il devait endurer. Il hurlait, suppliait, ou bien se renfermait sur lui-même, qu'importe. Il était en Enfer et ses bourreaux adoraient sa souffrance...

Or, un jour, tout fut fini même s'il n'avait plus d'espoir. Des gens...Des gens attaquèrent ceux qui le suppliciaient. Qui? Il ne le savait pas, à ce moment là il n'avait plus toute sa tête depuis longtemps. En tout cas, ces gens n'étaient pas là pour lui: ils l'avaient négligemment jeté dans la rue et abandonné là pour mort. Ils se fichaient de lui, et à ce moment là lui aussi se fichait de lui-même...Il n'était plus rien.

Mais un ange l'avait sauvé...

Il ne se rappelait pas grand chose. Il était fou et fiévreux, à ce moment là. Mais il se rappelait vaguement...Des vêtements blancs...Une chevelure blonde...Des yeux bleus...Et une voix douce, toute douce. Des mains rassurantes, aussi...Il s'était occupé de lui. Lentement, patiemment. Il avait soigné son corps, mais aussi son âme. Il l'avait nourris à la main comme un enfant, lui avait parlé doucement comme à un bébé. Lentement, il avait tiré son âme perdue des limbes et l'avait ramené à la réalité. Ça avait été difficile, laborieux, et long. Mais cet ange y était parvenu. Il l'avait, littéralement, ramené à la vie.

Et quand sa folie avait assez reculé, il avait fixé l'alliance à son doigt et lui avait simplement dit:

«On t'attends quelque part.»

Et il était partit.

Voilà maintenant des jours qu'il errait, dans un état second. Il n'était toujours pas lui-même, en fait ça lui prendrait peut-être des années avant de le redevenir. Il avait eu des séquelles presque permanentes, mentalement parlant.

Marchant comme un zombie, il ne savait trop où aller et n'y pensait même pas. Les cheveux ébouriffés, les vêtements déchirés, maigre comme un clou et l'air hagard, il se contentait de marcher. Dans son état, c'était tout ce qu'il pouvait faire. Il n'était même pas sûr de ce qu'il cherchait. Un seul nom revenait sans cesse dans son esprit tourmenté: Adel. Il devait la trouver. Il la chercherait ainsi jusqu'à ce qu'il meurt de faim. Qu'elle soit morte, mutilée ou à un autre maintenant...Il n'avait plus la force de faire autre chose que marcher.

Heureusement, les dieux durent avoir pitié de lui. Car soudain, il la vit. Elle était là, telle une apparition. Près d'un arbre familier. C'était elle. Il la voyait et la reconnaissait. Il s'approcha, toujours aussi hagard, et murmura seulement:

-Adel...

Il eut à peine le temps d'apercevoir ses magnifiques yeux avant de s'écrouler sur le sol, à bout de forces. Il n'en pouvait plus. Il avait trouvé le but de sa quête, maintenant il s'abandonnait. Advienne que pourra...Il laissait son sort entre les mains de la vie. Lui n'avait plus la force. C'était fini. Sa longue quête qui durait des dizaines d'années étaient terminée.

Heidi avait toujours eu une bonne ouïe et quand elle entendit son nom murmuré… ses larmes cessèrent. Ses yeux couleur topaze se posèrent sur le corps de son mari. La femme se précipita vers son mari et le retint avant qu’il ne touche le sol. Autrefois il l’avait fait pour elle… Elle embrassa le front de son amour. Elle caressa les cheveux de son homme.

« Tu n’as pas le droit de me laisser » souffla t’elle « Pas maintenant que tu es revenu »

Elle le souleva et marcha vers leur maison. Rien n’avait changé depuis qu’il avait disparu il y a un peu plus d’un siècle. Chaque bibelot, chaque photo… enfin quelques cadres s’étaient ajoutés. Les peintures et le papier peint étaient resté pareil et était entretenu avec amour.

La démone posa son mari dans leur lit et le couvrait d’une bonne couverture bien chaude. Adel alla chercher une bassine d’eau chaude et d’un gant de toilette. Elle nettoya le visage de son homme. Heidi le regardait avec amour et douceur, bien que son cœur se nouait a le voir ainsi…

Elle ôta ses chaussures qu’elle balança dans un coin. Heidi se coucha la tête sur le cœur de son homme.

« Si tu me laisses maintenant … j’irais te chercher en Enfer si il le faut » marmonna-t-elle.

Les larmes coulaient a nouveau le long de ses joues… Elle avait si peur de le perdre, pour de bon.

Lukas se laissa transporter à l'intérieur dans un état second. Il ne remarqua rien de l'intérieur de la maison, en fait à cet instant il ne savait même pas où il était, ne reconnaissait rien. Il n'était pas en état de reconnaître quoi que ce soit de toute façon, les yeux mi-clos, le regard perdu dans le vague. Même et surtout ses pensées étaient confuses. Le prénom d'Adel revenait souvent, cependant. L'avait-il bien entendue? C'était elle qui le transportait, là? Il semblait bien que oui. Elle l'avait touché...Ou bien était-ce une nouvelle illusion, une nouvelle torture? Il frissonna à cette pensée, eut peur, son esprit voulu de nouveau glisser dans les limbes du néant.

-Gabriel...

Il murmura ce nom comme une prière, un appel au secours, et la seule pensée de celui qui avait réussi à le raccrocher à la vie lui permit de reprendre un peu ses esprits. Il fut presque surpris, lui-même ne savait pas qu'il connaissait son nom. Mais c'était logique en fait, le garçon avait bien dû le lui dire, seulement il devait être trop fou pour l'avoir perçu consciemment. Enfin...

Il entrouvrit les yeux doucement et regarda sa femme. Non, ce n'était pas une illusion. C'était bien elle. L'eau sur son visage était trop réelle, il avait appris à reconnaître les signes. C'était vraiment fini. Il était rentré à la maison. Et...Si elle s'occupait de lui, c'était qu'elle l'aimait encore non?

Il ne voulait pas penser à ça...Il baissa lentement la tête et une unique larme coula lentement sur la joue de celui qui fut autrefois le plus orgueilleux et le plus solide des démons. Sa main tremblante s'éleva avec difficulté et se posa doucement sur la tête de la jeune femme.

-Adel...

C'était tout ce qu'il arrivait à prononcer pour le moment. Des prénoms...

Heidi s’était endormie… Elle était heureuse mais son cœur souffrait. Qui que se soit qui avait fait tant de mal a son mari, sa dernière heure avait sonné. Le jour se leva et les rayons de miel du soleil réveillèrent la jeune femme. Elle se leva et alla dans la salle de bains, se doucha et en sortie, habiller et coiffé. La démone alla vers la cuisine et prépara un plateau de déjeuner…

La dame à la peau noisette posa le plateau sur la commode et s’assit sur le bord du lit. Elle caressa les cheveux violet clair de son amour. Elle posa délicatement un baiser sur les lèvres de son amant avant de prendre son téléphone et de partir dans le salon.

« allo ? Oui James, c’est moi … annule toutes les réunions pour le reste de la semaine, je suis malade … je m’en moque James, j’ordonne tu exécute c’est clair ? Oui a Lundi prochain. »

Elle raccrocha et se laissa tomber dans le fauteuil… quand des bruits de griffes la ramenaient à la réalité. Heidi ouvrit la fenêtre et prit le petit chat noir a qui elle donna un bol de lait.

« Tiens mon petit Féli »

Elle posa un bol de croquette pour chat sur le sol et alla dans la chambre. Elle observa son amour, accoté au chambranle de la porte. Le calme allait enfin revenir dans son cœur et dans sa vie … petit a petit certes mais le calme reviendrait…

Lukas ne se rendit jamais compte qu'il s'était endormis. Il ne le sut qu'à son réveil. Il était tombé pouf, comme ça, dans les bras de Morphée. Il était vraiment épuisé, faut dire...

La première chose qu'il songea en se réveillant était: «Mais où est Gabriel?» Après tout, ce jeune garçon avait été la seule chose à laquelle il avait pu se raccrocher durant un bon moment, la seule chose qui le maintenait en vie aussi. Ensuite, durant un court instant, son coeur se mit à s'affoler: il se crut de nouveau dans cette horrible salle dans laquelle il avait passé plusieurs années. Mais il comprit rapidement qu'il était à un tout autre endroit et resta un instant planté là, à regarder le plafond, pour essayer de remettre ses idées en place. Son esprit lent et alourdi par des années de souffrances finit par réussir à réunir tout ses souvenirs des dernières heures et son coeur se calma. Il était à la maison C'était fini.

Soulagé, il ferma les yeux un instant...Et perçu immédiatement une odeur de délicieuse nourriture. Premièrement, il n'avait pas mangé depuis un bon deux jours. Ensuite, durant plus de cent ans il s'était fait nourrir exclusivement d'eau, de pain et de gruau. Il ne rêvait même plus de bonne nourriture, après toutes ces années. Il avait perdu espoir. Mais là...

Il se redressa en clignant des yeux, l'air perdu. Son regard se posa tout de suite sur ELLE. La seule image qui avait perduré par-delà la souffrance et la folie. Le seul nom qu'il avait retenu même quand il ne se rappelait plus du sien.

-Adel...Adel...

Il voulait qu'elle vienne contre lui, mais n'arrivait pas à parler...

Adel s’avança et prit le plateau qu’elle mit sur la tale de nuit. Il y avait du café, des biscottes beurré, diverse confitures de fruits, des fruits frais, des croissant chaud, du lait du miel et du chocolat chaud. Elle s’assit sur le lit et caressa le visage de Lukas en souriant tendrement.

« Je suis la mon amour »

Sa voix était douce et tendre, comme une caresse d’un drap de soie. Elle se pencha en avant et l’embrassa du bout des lèvres, ses longs cheveux mauve tombant sur le visage de son amour. Elle posa sa main sur le torse de Luka et sourit.

« Je t’aime … » murmura-t-elle contre les lèvres de son amour.

Elle l’embrassa a nouveau avant s’installer derrière son mari, reposant sa tête sur ses seins. Adel savait qu’elle avait été pourvue de certains atouts. Sa poitrine et sa taille de guêpe avait fait tourner bien des têtes. La démone prit le Plateau et le posa devant Lukas.

« J’espère que ça te plait »

Heidi se doutait bien que son amour devait avoir faim … mais un siècle était passé et elle ignorait ce que son mari avait vécu. L’amour était visiblement toujours brulant, son cœur battant la chamade, le démontrait très bien.

100 ans de vie sans lui… 100 ans et il lui avait fallut 2 minutes pour refaire battre son cœur comme celui d’une collégienne amoureuse. Adelheid prit une biscotte et la tartina doucement, sa tête sur l’épaule de son homme.

Toujours un peu perdu, Lukas regarda celle qui était sa femme s'aprocher de lui. Il fut heureux qu'elle se mette tout près de lui, qu'elle le touche, lui parle, lui sourit. Tout cela lui avait cruellment manqué. Elle avait un si beau sourire! Il leva doucement la main et effleua délicatement sa joue, comme si il avait peur de lui faire mal, de l'effaroucher ou bien que son image ne disparaisse telle une illusion. Un rêve qu'il touchait délicatement du bout des doigts.

Il ne sourit pas, il n'en était pas encore capable. Mais ses yeux rayonnaient d'amour. Illusions. Ce n'avait été que des illusions. Quand il avait vu Adel morte, mutiliée ou avec un autre. Ce n'avait été que des illusions. Elle était là, devant lui, en bonne santé. Et elle l'aimait. Il pouvait le voir dans son regard, et puis elle le lui avait dit aussi...Bientôt, il serait capable de répondre davantage à cet amour. Mais pour l'instant, il était encore trop faible physiquement et émotionnellement.

Il s'intéressa ensuite au plateau de nourriture, qu'il dévisagea avec des yeux ronds. De la bouffe. Non, de la BONNE bouffe. Oh mon Dieu. L'doeur monta jusqu'à ses narines et son estomac gronda douloureusement. Il saisit le plateau et sans plus de manière, se mit à tout dévorer sans distinction. Il ne mangea pas longtemps, car son estomac rétréci par les privations n'acceptait pas beaucoup de nourriture, mais il ressentit une sensation qu'il n'avait pas sentie depuis fort longtemps: il était rassasié. Gabriel faisait de son mieux, mais il n'arivait pas toujours à lui trouver suffisamment de nourriture...

En plus, il se sentait en sécurité, au chaud, apaisé. Bien. Juste bien. C'était si bon, ça faisait si longtemps...Ses yeux se remplirent de larmes. Ah, il était beau, le fier et impitoyable Lukas Rufkil à cet instant précis! Il se retourna et entoura la taille de sa femme de ses bras, posant sa tête sur son impsante poitrine comme sur un coussin moelleux. Il entendait battre son coeur à une vitesse folle...C'était lui qui lui faisait cet effet? Alors il en était heureux.

-M..er..ci...

Bon, ce n'était pas un je t'aime et c'était ben maladroit, mais ça traduisait bien toute la gratitude qu'il éprouvait à son égard en l'instant présent. Merci pour le plateau. Merci de m'aimer. Merci de t'occuper de moi. Merci de m'avoir attendu...

Adel avala de travers, ce mot … Il signifiait tellement. La dame aux mèches mauves, ferme les yeux et se mordit la lèvre inferieure. Comme si ce n’était pas assez. Heidi n’avait pas besoin qu’il la remercie. Une larme coula à nouveau le long de sa joue. Sa main perdue dans les mèches violette claire, glissa sous le menton de son amour et lui releva le visage. Un sourire doux sur ses lèvres.

« Je t’ai juré fidélité … tu n’as pas a me remercier. »

Heidi embrassa délicatement son mari, du bout les lèvres, avant de le serrer contre elle. Les années passées avaient été jeu et stratégie. Charmer, repoussé, joué… Heidi était passé maître dans ses arts. Certains actionnaires l’appelait la vipère, d’autre la veuf noir et la majorité l’appelait le chat noir. Habile et sur d’elle tout ce qui faisait les grands hommes de finances. Heidi elle avait joué de son physique, et d’une langue de serpent. Heidi avait tout fait pour l’entreprise de son mari … En 100 ans elle n’avait jamais embrassé quelqu’un ou couché avec une personne. Elle était restée fidèle et avait gardé chaque chose a sa place … elle aimait son mari et elle n’avait jamais cessé de l’aimer, visionnant les casette de leurs anniversaires, écoutant les bandes son de ses appels téléphoniques, regardant chaque album photo. La démone dormait avec une chemise de son mari sur les épaules.

« Rendors-toi » murmura-t-elle

Son cœur avait repris un rythme normale, sa main caressait toujours les mèches violettes de son mari, tandis que son autre main caressait le dos de son amour… Elle chantonna une chanson en italien, seule chose qu’elle avait gardé de son Italie natale. Elle parlait encore cette langue chantante qu’était l’italien, bien qu’elle gardait aussi quelque notions de latin … entre autre le Vade Retro Satanas, au quel elle avait encore droit au jour d’aujourd’hui. Mais la toute sa haine et sa colère s’envolèrent comme neige au soleil. Tout ce qui comptait c’était Lukas.

Son amour lui était revenu et rien au monde ne pouvait la rendre plus heureuse.

Lukas ne réagit pas quand il entendit la réponse de sa femme. Elle lui avait juré fidélité...Oui, mais cela n'avait jamais empêché certaines femmes de tromper leurs maris. Bien sûr, il savait que son Adel n'était pas comme ça, il lui faisait totalement confiance et la seule chose qui avait jamais pu le faire douter était les centaines de visions d'elle le trompant que lui avaient fait voir ses bourreaux. Mais là, on ne pouvait pas lui en vouloir...Après des années de torture mentale, qui n'aurait pas commencé à mélanger illusion et réel? Il commençait tout juste à reprendre pieds.

Seulement, même une fois les illusions dissipées, il avait craint que, le croyant mort, Adel ait fait son deuil et au bout de tout ce temps soit retombée amoureuse. Elle aurait pu, il avait eu de la chance...Il ne lui en aurait pas voulu si elle s'était remariée, il ne voulait que son bonheur et puis il était vraiment étonnant qu'elle l'ait attendu tout ce temps. Une femme normale n'en aurait jamais été capable. Mais pas son Adel, non, pas elle...

Il sourit vaguement. Elle était vraiment une femme extraordinaire, comme il ne s'en faisait plus. Il avait de la chance de l'avoir, il s'en rendait compte plus que jamais aujourd'hui. Doucement, il ferma les yeux, la tête toujours appuyée contre la poitrine de la jeune femme. Oui, dormir...Pour reposer son corps et son coeur épuisé. Il irait mieux, après. Lukas était si bien, là, tout contre elle, à profiter de ses douces caresses tout en écoutant sa voix lui chanter une berceuse...Ainsi positionné, le démon se sentait comme un enfant entre ses bras. Il se sentait en sécurité, apaisé...

Et, tout doucement, il se laissa glisser dans les bras de Morphée. Il dormit durant deux jours entiers, et un matin entrouvrit finalement ses yeux. Il fixa le plafond un bon moment, puis s'assit lentement et resta planté là encore quelques instants. Puis, finalement, il s'éclaircit la voix et appela d'une voix claire et ferme:

-Adel!

Son mari avait dormi pendant deux jours, et donc la dame s’était accordé un moment de détente, elle se prélassait dans son bain. Jouant avec la mousse, quand son nom fut prononcé clairement et distinctement. La dame aux mèches mauves sorti de son bain en catastrophe, manquant de glisser sur son tapis a plusieurs reprises et entra dans sa chambre, nue …

L’eau glissait et caressait la moindre courbe parfaite de la femme, ses mèches rebelles aplatit par l’eau et ses mains posé sur sa poitrine et son intimité, montrait de cette femme un autre aspect. Elle était légèrement gêner … parce d’une elle était nue, mais qu’en 100 ans c’était la première fois qu’elle se retrouvait face a un homme, et plus précisément son homme, nue.

Elle craignait le regard de son mari sur son corps. Et si son regard changeait … après tout c’était possible. Heidi prit un essuie san quitter son mari des yeux et se roula dans son essuie.

« Désolé » murmura la ‘jeune’ démone.

Elle s’assit doucement sur le bord de son lit et regarda son mari, entre le troublé, le gêné et l’amoureux. Heidi caressa tendrement le visage de son amour avant de sourire. Oh elle l’aimait son homme, bien qu’au départ rien ne les avaient destiné à devenir un couple. Leurs mot doux a leurs départ c’était : « hé crétin t’es pas encore mort » ou « bon grouille je n’ai pas que ça à faire ». Ses amabilités avaient cessé au fil des années et furent remplacer par des mots doux.

Leur amour avait surmonté bien des obstacles et même les limites du temps.

En appelant ainsi sa femme, Lukas n'avait aucunement eu l'intention de la voir débouler ainsi en courant. Il voulait juste savoir où elle était, pas besoin qu'elle se précipite ainsi! Il n'y avait pas le feu, quand-même...En temps normal, il aurait grommelé.

Ses pensées prirent cependant une toute autre tournure lorsqu'il vit son sublime corps, complètement nu, en face de lui. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu, des années et des années...Il y avait tant rêvé...Et avait longtemps cru ne plus jamais le revoir. Il avait même craint qu'il ne lui appartienne plus...Comme il avait eu peur! Troublé, il remarqua à peine qu'elle était gênée.

Après toutes ces années de souffrances, son corps réclamait à présent à grand cris sa dose de plaisir. Il l'avait grandement mérité! Ses yeux parcouraient avec avidité chaque centimètre de peau et il manqua grogner de mécontentement quand elle se couvrit. Bon sang, elle était toujours aussi belle...Il la voulait. Ses yeux se gorgèrent de désir. Lentement, il bougea sa main dans sa direction et la posa sur la sienne. Il ne la lâchait pas des yeux. Lentement, d'une voix rauque, il ouvrit la bouche et dit:

-Adel...

Ses yeux brillaient de désir.

-J'ai envie de toi.

Il avait l'habitude de faire plus subtil, d'avoir plus de tact pour dire ce genre de choses, mais là...Il ne pouvait plus attendre. Il avait trop eu peur de tout perdre, il avait été privé d'elle trop longtemps. Il n'avait plus aucune patience et il n'y avait plus grand monde qui pouvait le lui reprocher. Il la désirait MAINTENANT. Et il priait le ciel qu'elle ait envie de lui aussi...

Adel ouvrit grand les yeux.

Il. Avait. Envie. D’elle.

Heidi se jeta avec très peu de classe en avant. Elle pos ses lèvres sur celle de son amour. Elle l’embrassait à pleine bouche, ses mains encadrant le visage de son mari. Son corps réclamait son mari depuis 100 ans. Là la phrase eut raison des dernières réticences que la démone avait pu avoir. La Heidi qui ne voulait pas brusquer son mari venait de disparaître comme neige au soleil. Assise a califourchon sur les genoux de son amour.

« Fais-moi l’amour » souffla-t-elle

Elle lança son essuie au sol et commença à déshabiller son amour. Chaque vêtement qui tombait au sol, chaque parcelle de peau qui passait sous ses lèvres. La démone, embrassa le cou avant de le mordiller. Elle caressa le torse de son mari, puis passa ses mains dans son dos se collant a lui.

« Je t’aime »

Adelheid murmura cette phrase, en souriant, les yeux remplis de larmes. Comme pour convaincre son mari, qu’elle était sincère. Son amour avait survécu a 100 ans de séparation. Elle aurait pu refaire sa vie, mes a ses yeux, aucun homme ne valait son mari. Aucun n’avait le droit de la toucher. Jamais l’idée de trompé son mari ne lui était venue a l’esprit et tant qu’elle n’avait pas le cadavre de son mari entre le bras, elle restait convaincue qu’il était quelque part.

L’espoir fait vivre non ?

Lukas profitait de chaque parcelle de peau de son amante. Il observait chaque détail, chaque grain de beauté, et le gravait dans sa mémoire pour ne jamais l'oublier. Comme s'il avait pu...Chacun des baisers de sa femme le faisait brûler un peu plus, il sentait son corps s'enflammer. Que c'était bon, cette douceur, ce plaisir et cette tendresse, depuis le temps...Après toutes ces souffrances, enfin...

Il caressa voluptueusement chaque parcelle de peau offerte à lui, chaque courbe de ce trésor. Il répondit farouchement au baiser, et bientôt ses lèvres caressèrent également sa peau si douce. Il ne put résister, et se mit à la goûter de sa langue, partout, tout partout.

Finalement, il la renversa sur le matelas et monta sur elle. Ce qui s'ensuivit fut d'une telle douceur et en même temps d'une telle sauvagerie qu'il resta gravé dans la mémoire des deux amants pour toujours. Lukas lui fit l'amour comme si c'était la première fois, comme si c'était la dernière fois, comme un homme assoiffé qui peut enfin s'abreuver. Il s'abreuva à son corps, le dégusta, le dévora littéralement et ne s'arrêta que lorsqu'il fut complètement rassasié. En bref, ils firent l'amour toute la nuit, comme deux amants qui ne se sont pas vus depuis une éternité...Ce qu'ls étaient. L'homme resrta silencieux durant tout l'acte, auf pour quelques râles, mais ne lâcha pas une seule seconde les yeux de sa femme. Il voulait qu'elle puisse voir tout son amour, que ses mots ne pouvaient traduire.

Et à la fin,épuisé, il la pris dans ses bras et ne dit plus rien. Il n'y avait plus rien à dire.

Jamais depuis qu’elle était marié a Lukas, il ne lui avait fait l’amour ainsi. Oh elle avait vue tout les coins de son appartement, elle avait tout ou presque essayer et apprécier avec son homme. Mais comme ça …. Comme çà jamais !

Heidi avait tant profité de tant de plaisir, et elle ne s’état pas privé de le manifesté. Qui pourrait l’entendre. Leur maison était perdue au beau milieu d’un écrin verdoyant. Seul témoin de cette dose de plaisir et d’extase a l’état pur, étaient des animaux et des arbres vieux de plusieurs siècles.

Quand Lukas la pris dans ses grands bras puissant, Adelheid s’accrocha a lui, comme pour le retenir, retenir ce rêve si doux. Adel qui ne priait jamais, se surprit a prié que jamais ce rêve ne cesse. Adel ne put retenir une larme qui alla mourir sur le torse de son homme. Tant d’années avaient fait d’elle une femme forte … Mais son mari balaya tout cela en moins d’une semaine.

« Ne me laisse plus » sanglota Heidi.

Si il la quittait encore une fois, Heidi n’y survivrait pas.

Lukas, le regard fixe et dans le vague, était plongé dans ses réflexions. Il tenait toujours sa femme dans ses bras, mais il avait besoin d'un petit temps mort. Tout cela en même temps après tant d'années où il n'avait rien eu, c'était un peu trop pour lui sur le coup.

Il ferma les yeux et se concentra sur les sensations qui assaillaient ses sens en l'instant présent. Sa respiration, son ventre qui gonflait puis se dégonflait lentement. La sensation douce des draps contre sa peau. Le corps chaud d'Adel contre le sien, et la goutte d'eau sur son torse. Le matelas confortable sous son corps fatigué. Le bruit lointain des gazouillis d'oiseaux et celui, plus proche, de la respiration saccadée et entrecoupée de sanglots de la femme entre ses bras. L'odeur de sexe qui régnait encore dans la pièce, mélangée à celle du shampoing de sa femme.

Le voilà maintenant recentré sur lui-même.

Il ouvrit les yeux et posa sa grande main sur la tête de la jeune femme, lui caressant doucement les cheveux d'une main et le dos de l'autre.

-Ne pleure pas...Ils sont morts...Il ne me reprendront plus...

Lui non plus ne pourrait supporter une nouvelle séparation. Il n'avait qu'Adel dans sa vie. Déjà qu'il devrait se reconstruire petit à petit...

Adel leva les yeux vers son amour et sécha ses yeux. Elle embrassa tendrement son mari avant que son téléphone ne sonne. Un regard blasé lancé a l’engin, avant qu’elle ne décroche. Une voix masculine très aigue, hurlait a l’autre bout de fil. Heidi se redressa, passant une main dans ses cheveux.

« Ta gueule »

La voix cessa de s’excité, c’était assez compréhensible, la dame avait usé d’une voix sèche et un ton menaçant. La voix repris calmement, Heidi se tourna vers son mari et lui lança un regard peiné. Avant d’enfin décider parler.

« Fait réparer le générateur et les pompes, j’arrive… » Soupira-t-elle en raccrochant.

Elle se leva et enfila sa lingerie, des baskets, un jeans délavé légèrement déchiré à certains endroits. Sa peau noisette luisant sous la lumière de l’aube. Adel sourit a mari en attachant ses cheveux.

« Faut que j’aille réparé un réacteur. »

Elle s’installa a califourchon sur les genoux, avant de l’embrasser langoureusement. Puis elle se leva, mit un chemisier noir et ses escarpins. Elle caressa son alliance avant de se mordre la lèvre en souriant. Elle sourit puis soupira …

« Je voudrais vraiment rester mon amour. Mais … »

Heidi n’eut le temps de finir sa phrase et son téléphone sur sa commode sonna encore… Qu’est-ce qu’elle en avait marre.

Lukas la regarda parler au téléphone et s'habiller sans dire un mot et sans réagir tout d'abord. Tout était si nouveau pour lui...C'était comme s'il redécouvrait à nouveau le monde. Il renaissait et tout lui était inconnu. Tant de choses n'étaient pas là avant...Ces voitures si rapides, ces buildings, tout ce bruit, ces choses nouvelles...Tout un choc. Mais il n'allait pas abandonner. Non, Lukas était un combattant. Il s'était laissé abattre durant des années, maintenant il était de nouveau prêt au combat. Il était fort, c'était un homme un vrai! Ce monde n'était plus le sien? Il allait se le réapproprier. Il allait l'étudier dans ses moindres détails avec tant d'acharnement qu'au bout de quelques semaines à peine ce serait comme s'il n'était jamais parti. Ses idiots d'employés allaient réapprendre à le connaître, pour ceux qui étaient immortels et qui l'avaient connu. Pour les autres...Ils allaient apprendre qui il était.

Non mais, c'était SA compagnie! Il était heureux que sa femme l'ait prise en charge durant son absence même si auparavant ce n'était vraiment pas sa priorité, lorsqu'il se faisait torturer. Il avait mis tout son coeur dans cette entreprise, il était maintenant temps qu'il se la réapproprie. Il allait réapprendre les rouages, les technologies nouvelles et la situation actuelle. Il travaillerait fort et rapidement pour tout comprendre comme avant. Il avait toujours ce talent et ce don au fond de lui, il le savait. Il pouvait faire marcher encore cette compagnie, et merveilleusement bien.

Il écarta les couvertures, se mit debout d'un pas décidé et commença à s'habiller lui aussi en disant:

-Ne me parle pas comme si j'étais une femme au foyer! C'est mon entreprise et je viens avec toi. Plus vite je m'y mettrai, plus vite je me remettrai dans le bain. J'ai des choses à apprendre sur ce nouveau monde du futur, et je vais les apprendre vite, parce que je déteste être ignorant. Et j'ai des employés à terroriser, je dois les mettre au courant de mon existence.

Et oui...Lukas redevenait lui-même après toutes ces années.

« Oh ça va » souffla Adel.

Elle attrapa la cravate de son mari et la noua. La démone rit un peu et embrassa son amant, avant d’aller dans le salon, elle prit son chaton dans les bras, lui donna son bol de croquette et le caressa. Le petit chaton noir se frotta a la jambe de la dame en ronronnant avant d’aller manger ses croquettes. Elle se tourna vers son mari et alla se maquiller, avant de revenir et de sourire.

Les yeux d’ambre de la démone avaient été accentué par un peu de crayon noir et du mascara alors que sur ses lèvres se dessinait une fine couche de gloss, rien de bien extravagant. Elle prit une mallette, mit son trench noir et attendit son mari dans l’entré.

« Allez viens mon cœur, nous avons du travail ».

Elle avait dit : Nous, car elle ne comptait plus rester gentiment dans l’ombre pas après tout ce qu’elle avait fait pour l’entreprise de son mari. Elle avait double leur chiffre d’affaire, puis quintuplé et pour finir au bout de cent ans le chiffre d’affaire avait décuplé. Il aurait un choc certes, en voyant son entrepris maintenant ainsi que les nouvelles technologie utilisé mais son mari s’y ferait bien vite.

Heidi, pris la main de son mari et sortit de leur maison. Heureuse, amoureuse et fier. Comme autrefois.

Lukas laissa sa femme procéder à ses ablutions ennuyantes et superficielles de femme sans rien dire. C'était normal pour son sexe de ce soucier de ce genre de choses futiles...Il attendit donc patiemment de bonne foi, s'il y avait bien une chose que ses années de torture lui avaient appris, c'était cela: la patience. Avant, il n'en possédait pas beaucoup...C'était différent maintenant. TOUT était différent. Lui. Le monde. Sa femme. TOUT. ET il devait s'y habituer...

Quand elle eut terminé, il accepta sa main et marcha d'un pas décidé vers la limousine. Il allait reconquérir le monde...

Tout au long du trajet, il observa tout ce qu'il pouvait voir par les fenêtres. Ces grands immeubles. Ces restaurants aux couleurs voyantes. Ces voitures rapides. Ces téléphones minuscules. Tout cela n'existait pas...AVANT. Comme le monde avait changé en l'espace d'à peine un siècle! C'était tout simplement stupéfiant. Son visage ne laissa cependant filtrer aucune de ces émotions. Nulle surprise ou étonnement ne s'afficha sur ses traits. Il avait toujours été quelqu'un d'inexpressif, de froid et d’orgueilleux, et ça au moins n'avait pas changé. Il allait reprendre le contrôle.

Ils arrivèrent finalement devant le bâtiment de la compagnie que Lukas dévisagea. Il était gigantesque...Ça n'existait pas, de son temps. De son temps...Il n'arrivait pas à croire qu'il avait utilisé cette expression, même dans sa tête! Il devait se faire vieux...Enfin. Il avait des problèmes plus préoccupants à résoudre pour le moment.

Il sortit de la voiture et marcha jusqu'à l'entrée du pas vif, décidé et légèrement agressif qui avait toujours été le sien. L'homme d'affaire prit seulement le temps d'attendre sa femme. Il poussa la porte de cette compagnie qui était la sienne avec force, en conquérant, comme pour affirmer d'ore et déjà son autorité. Certains des employés froncèrent les sourcils mais frissonnèrent, se demandant qui était cet homme si intimidant et sûr de lui. D'autres le regardaient avec des yeux ronds, la bouche grande ouverte, tant ils étaient surpris le de voir en vie. C'était de vieux employés, des êtres surnaturels, qui l'avaient connu avant. En tout cas, personne n'osa l'aborder tandit qu'il marchait avec sa prestance et son indifférence glacée habituelle, sans regarder personne. Il faisait un peu peur...

Heidi observa son mari entrer dans son entreprise, hilare elle entra dans son bureau. Rien dans le bureau de son amour n’avait changé, sauf les piles de papier, qui possédait d’autres dossiers et document. Elle installa Lukas dans son fauteuil et soupira, avant d’allumer l’ordinateur. Elle commença par lui expliquer les nouveaux programmes de comptabilité, ensuite le fonctionnement des salaires, le nouveau chiffre d’affaire, les nouveaux clients et sa fierté, les nouvelles turbines.

En un siècle tout avait changé … Beaucoup grâce à elle. Adelheid entreprit donc de se changer, enfilant sa tenue de mécano, bleu, ouverte sur un débardeur blanc, un chiffon dans sa poche arrière, ainsi qu’une clef anglaise, elle sortit du bureau, assaillit de question.

« Pour toute question autre que concernant les turbines, allez chez mon mari, votre patron »

Adelheid rit de leurs visage si surpris. Mais elle entra dans son atelier et commença a bricoler le moteur d’une de ses turbines. Les autres mécanos, se rinçait certes l’œil, et un n’ayant pas peur, alla piquer le chiffon de la poche de sa patronne. Adelheid soupira et continua son bricolage. Les hommes ne changerait donc jamais.

La première chose qui traversa l'esprit de Lukas fut:

*Mais c'est quoi ce truc??!*

Il fixa l'ordinateur, impassible, même si à l'intérieur il bouillonnait de questions. Son habituel orgueil l'empêchait de montrer sa confusion. Il décida de se concentrer sur les informations qui défilaient sur l'écran pour l'instant. Une chose à la fois...Ces infos, au moins, il pouvait les comprendre. Bon...Il pouvait voir que son entreprise avait beaucoup évolué en un siècle. C'était parfaitement normal, avec les nouvelles inventions qui avaient dû être créées. Une entreprise évoluait avec son temps. Rien de surprenant.

Il était satisfait de voir que sa femme avait réussis à la maintenir à flot et à la faire prospérer. Depuis le temps, elle aurait très bien pu disparaître mais non: elle était florissante. Bien. Il se concentra sur les explications de sa femme, un peu contrarié et frustré par tout ce qu'il ne comprenait pas et qu'on devait lui expliquer comme un enfant de cinq ans. Vivement qu'il puisse étudier de lui-même tous ces dossiers! Il les étudierait toute la journée et toute la nuit s'il le fallait, mais demain, il serait près.

Il laissa donc partir sa femme et commença à éplucher les nombreux papiers, armé d'un dictionnaire pour comprendre les choses qui n'existaient pas de son temps. Du coin de l'oeil, il la vit se changer et commencer à réparer un truc avec une clef anglaise, il ne voyait pas quoi dans l'angle où il se trouvait. Par contre, ce qu'il voyait, c'était certains messieurs qui lorgnaient son épouse...Il n'aimait pas ça mais n'avait pas de temps à perdre en stupidités.

Résultat: l'homme qui avait piqué son mouchoir à la femme se retrouva avec un presse-papier derrière la tête et une belle bosse. Lukas lui jeta un regard noir d'avertissement alors il n'osa pas répliquer, et le démon se remit comme si de rien n'était à son travail, satisfait. Pourvu que personne ne vienne le déranger...